Les Bocock ont tenu avec leurs deux fils Bill et John une exploitation laitière sur 432 hectares près d’Edmonton, dans l’Alberta (Canada). La rencontre avec Initiatives et Changement en 1958 a permis à Bill et John de résoudre les tensions entre eux. John s’est excusé pour son attitude supérieure et critique envers Bill, son frère ainé. Cette réconciliation a conduit à des orientations majeures pour leurs vies. Ils ont trouvé un objectif au-delà de la recherche du profit. En accord avec leurs parents, ils ont décidé qu’à côté des responsabilités à prendre pour l’agriculture canadienne, ils iraient à la rencontre d’agriculteurs dans d’autres parties du monde pour partager les besoins, les défis et les solutions. Ils ont ainsi visité 12 pays.
Leur approche responsable des relations humaines a produit des résultats inattendus. En 1970 les céréaliers ont subi des pertes de marchés et des frais d’exportation élevés suite à une grève des dockers qui bloquaient les installations portuaires. John a pris l’avion pour Vancouver, avec quelques autres personnes, pour rencontrer Henry Kancs, un représentant influent du syndicat des dockers grainiers. John a découvert qu’Henry n’avait jamais mis les pieds sur une ferme céréalière. Il l’a donc invité chez lui, pour rencontrer des responsables professionnels agricoles. Henry est venu. Il est revenu ensuite à une assemblée d’agriculteurs. Plus tard, il a transmis à John le texte d’un discours qu’il avait prononcé à une réunion de producteurs de colza. Il disait : « Les dockers sont essentiels au bon fonctionnement du port et nous sommes déterminés à offrir aux agriculteurs le meilleur service possible et le plus efficace. Offrir cette qualité de service aux agriculteurs nécessite entre nous un dialogue ouvert et constant. »
La famille a pris d’autres initiatives : Bill a été Directeur à la Fédération des Droits du Sol en Alberta et la Société Environnementale du Grand Lac. John a dirigé la Société de Conservations des Sols des Parcelles Breton et son épouse Jenny représentait les femmes agricultrices au Conseil d’Administration de l’Alliance Stratégique pour un Air Propre.
En 2007, ils ont voulu éviter que leur propriété soit engloutie dans des projets immobiliers. L’Université d’Alberta – Faculté des sciences de l’Environnement, de l’Agriculture et de la Vie – avait un urgent besoin d’espace pour accroître son potentiel de recherches. Bill et son épouse Phyllis, John et Jenny et leur fille Rachel ont décidé de vendre la majeure partie de la ferme à l’Université à prix réduit. Ils signifiaient ainsi leur responsabilité à long terme, comme agriculteurs, pour un monde frappé par la famine et où doivent être résolues tant de questions sur l’état dans lequel que nous le laisserons aux prochaines générations. Les communautés autochtones ont fortement apprécié le choix des Bocock pour leurs terres. En reconnaissance, l’Université a créé la Chaire d’Agriculture et d’Environnement « Bocock », dont le premier occupant est le Dr William Shotyk, un spécialiste de l’eau et du sol de renommée mondiale.
L’histoire de la station de recherche de St Albert est disponible sur internet : ici.
La famille Bocock
Pionniers au Canada